La Côte d’Ivoire a connu une année 2024 exceptionnelle dans le domaine pétrolier. Les derniers chiffres officiels, présentés début octobre 2025, montrent que la production de pétrole brut a fait un bond spectaculaire de 50%, atteignant 16,1 millions de barils. Cela représente environ 44 000 barils extraits chaque jour. Ce succès est principalement dû à la mise en route du champ pétrolier Baleine, géré par les entreprises Eni et Petroci, qui a commencé à fonctionner fin août 2023.
Découvert en 2021, le gisement Baleine est aujourd’hui l’un des plus grands projets énergétiques du pays, avec des réserves estimées entre 1,5 et 2 milliards de barils de pétrole. Les prévisions sont optimistes : on s’attend à une production de 150 000 barils par jour d’ici 2027, ce qui permettrait à la Côte d’Ivoire d’atteindre un volume total d’environ 200 000 barils quotidiens et de devenir un acteur important du secteur énergétique en Afrique de l’Ouest.
Moins de revenus malgré une production en hausse
Malheureusement, cette augmentation de la production n’a pas entraîné une hausse des revenus pour l’État. Au contraire, la valeur de la part de l’État dans les revenus pétroliers a diminué de 14%, pour atteindre 357,2 millions de dollars (216,7 milliards FCFA) à la fin de 2024. Cette baisse est principalement due à la chute des prix du pétrole sur les marchés internationaux, qui a limité les bénéfices malgré l’augmentation de la production.
Parallèlement, la production de gaz naturel a légèrement diminué, à 2,4 milliards de m³, soit une baisse de 3% par rapport à 2023. Cette diminution est due à une plus faible demande de gaz pour la production d’électricité, en raison d’un problème technique à la centrale thermique d’Azito IV. En revanche, les taxes perçues sur les produits pétroliers ont fortement augmenté, atteignant 627,7 milliards FCFA contre 365,7 milliards FCFA l’année précédente, soit une augmentation impressionnante de plus de 70%.
Des nouvelles positives dans le secteur de l’électricité
Le secteur de l’électricité a également connu une amélioration. La production nationale brute a atteint 14 000 GWh à fin décembre 2024, sans compter les importations, soit une augmentation de 4,3% sur un an. Cette production provient à 75% des centrales thermiques, à 24,5% de l’hydroélectricité et à 0,37% de l’énergie solaire. Un point positif : le réseau électrique est redevenu rentable, avec un excédent de 8,7 milliards FCFA, contre un déficit de 97,8 milliards FCFA en 2023.
Ces résultats témoignent des efforts constants du gouvernement ivoirien pour améliorer l’offre d’énergie, diversifier les sources de production et renforcer les infrastructures. Le gouvernement prévoit d’accélérer le développement de l’énergie solaire et d’améliorer le réseau de distribution afin de répondre à une demande intérieure en croissance d’environ 10% par an.
Une stratégie pour une énergie indépendante
En misant à la fois sur l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers et sur le développement des énergies renouvelables, la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un acteur majeur du secteur énergétique en Afrique de l’Ouest. Malgré la baisse des revenus pétroliers, les perspectives de croissance du secteur restent bonnes, grâce à une stratégie claire et à un engagement fort en faveur d’un développement durable et d’une indépendance énergétique pour le pays.
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