En 2025, l’or physique demeure un élément central des stratégies économiques à l’échelle mondiale. Face à une inflation persistante, à des tensions entre les monnaies et à une certaine défiance envers les principales devises, seulement huit pays détiennent à eux seuls environ 75% des réserves d’or officielles. Ces quantités importantes d’or, bien plus que de simples symboles, représentent une base solide pour leur autonomie financière et leur influence sur la scène internationale.
Les États-Unis sont largement en tête, avec 8 133,46 tonnes d’or, selon le Conseil mondial de l’or. Ce volume considérable, qui n’a pas changé depuis longtemps, reste un pilier de la stabilité du dollar et un moyen pour Washington d’exercer son influence sur les marchés mondiaux. Cette stratégie de ne rien changer témoigne d’une conviction forte : face à l’endettement, seule la possession d’une grande quantité d’or peut garantir la confiance.
En Europe, l’or continue d’être perçu comme un outil de stabilité et de prévoyance. L’Allemagne (3 350 tonnes) et l’Italie (2 451 tonnes) maintiennent leurs réserves à un niveau élevé, illustrant une approche rigoureuse de la gestion monétaire qui contraste avec les politiques plus dépensières. La France, avec environ 2 436 tonnes, adopte également une attitude prudente, fidèle à une gestion budgétaire équilibrée et à une stratégie de stockage constante, malgré les difficultés économiques.
Du côté de l’Est, la Russie fait preuve d’une résistance impressionnante. Avec près de 2 300 tonnes d’or, Moscou continue de renforcer son indépendance monétaire face aux sanctions internationales. L’or sert ici d’outil discret : un moyen de pression diplomatique et de résistance économique qui protège le pays contre les variations du rouble ou l’isolement financier.
La Chine, de son côté, poursuit une stratégie d’accumulation progressive, avec 2 279,6 tonnes recensées fin 2025. Pékin ne cache plus son ambition de faire du yuan une alternative au dollar. En s’appuyant sur ses réserves d’or, la Chine aspire à ancrer sa puissance financière sur une base solide et durable, loin des incertitudes des marchés numériques.
Bien que petite, la Suisse fait preuve d’une grande prudence et conserve 1 040 tonnes d’or, perpétuant ainsi son modèle de neutralité et de stabilité monétaire. Ce stock qui n’a pas changé depuis plusieurs années reflète une philosophie économique basée sur la confiance et la constance.
Enfin, l’Inde complète ce cercle restreint des puissances aurifères. Avec environ 880 tonnes d’or, New Delhi cherche à renforcer son autonomie face aux crises extérieures. Pour la Banque de réserve d’Inde (RBI), accumuler de l’or, c’est se préparer aux difficultés à venir et protéger l’économie du pays des secousses causées par le dollar.
Derrière ce classement, un message clair se dégage : les grandes nations reviennent à des valeurs sûres. Les banques centrales privilégient désormais la solidité de l’or à l’instabilité des actifs numériques. Dans un monde incertain, l’or redevient un indicateur fiable de la puissance économique et de la stabilité des États. Les monnaies peuvent fluctuer, mais l’or, lui, est toujours une valeur refuge.


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