La Russie poursuit son expansion stratégique en Afrique, s’attaquant cette fois aux riches gisements d’uranium du Niger. Selon des informations de Bloomberg, Rosatom, le géant nucléaire russe sous contrôle étatique, a entamé des discussions avec les autorités militaires nigériennes en vue d’acquérir les actifs détenus par la société française Orano SA.
Cette initiative de Rosatom s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre la France et certaines de ses anciennes colonies africaines. Orano, anciennement Areva, est présent au Niger depuis 1971 et possède des participations majoritaires dans plusieurs projets miniers d’envergure, notamment la mine à ciel ouvert de Somaïr et le projet Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium au monde avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.
Cependant, l’exploitation d’Imouraren est suspendue depuis 2015 en raison des conditions de marché défavorables post-Fukushima, et la décision d’Orano quant à la reprise des activités a été reportée à 2028.
Les discussions entre Rosatom et le Niger en sont encore à un stade préliminaire, et aucune condition précise de transfert n’a été définie. Orano, contacté par Bloomberg, a déclaré ne pas être au courant de ces négociations. Cette situation se déroule dans un climat politique tendu, marqué par le coup d’État militaire du 26 juillet 2023 au Niger, qui a exacerbé les tensions avec la France. Malgré une annonce initiale de fermeture temporaire, Orano a finalement décidé de maintenir ses activités dans le pays.
L’éventuel rachat des actifs d’Orano par Rosatom constituerait un coup dur pour la France et marquerait un tournant stratégique dans l’approvisionnement mondial en uranium. Cette opération renforcerait considérablement l’influence de la Russie en Afrique et lui permettrait de s’assurer un accès privilégié à des ressources critiques pour son programme nucléaire.
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