Or : le Mali frappe un grand coup

Jules Boa
Jules Boa septembre 2, 2024
Updated 2024/09/02 at 10:32 AM

Troisième producteur d’or en Afrique, le Mali vient de franchir une étape décisive dans sa politique minière. En confiant à la Société de Recherche et d’Exploitation Minière (Sorem) un permis d’exploration sur une zone prometteuse, le gouvernement malien affirme sa volonté de renforcer son emprise sur ce secteur stratégique. Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large de réaffirmation de la souveraineté économique du pays et de redistribution des richesses.

L’or, pilier de l’économie malienne, représente une source de revenus conséquente pour l’État et contribue au financement des infrastructures et des services publics. Cependant, l’exploitation de cette ressource précieuse soulève de nombreux enjeux. La création de la Sorem vise à optimiser l’exploitation de ce potentiel minier tout en assurant une meilleure répartition des bénéfices au profit des populations locales.

En s’impliquant dans l’ensemble de la chaîne de valeur, de la prospection à la commercialisation, le Mali espère accroître la valeur ajoutée locale, créer de nouveaux emplois et développer des compétences spécifiques. Cette nouvelle dynamique pourrait renforcer la négociation avec les compagnies minières internationales et réduire la dépendance du pays vis-à-vis des fluctuations des cours de l’or.

Toutefois, cette nouvelle orientation soulève également des défis. La Sorem devra faire face à une concurrence accrue, tant au niveau national qu’international. La réussite de cette entreprise publique dépendra de sa capacité à mobiliser les financements nécessaires, à mettre en œuvre des projets rentables et à garantir une gestion transparente et efficace.

Par ailleurs, l’exploitation minière, si elle est source de richesse, peut également engendrer des problèmes environnementaux et sociaux. Il sera donc essentiel de concilier les impératifs économiques avec les enjeux de développement durable. Le Mali devra mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux pour prévenir les risques de pollution, de dégradation des sols et de conflits sociaux.

Grosso modo, la décision du Mali de renforcer son contrôle sur le secteur aurifère est un choix stratégique qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement du pays. Cependant, la réussite de cette entreprise dépendra de la capacité du gouvernement à relever les nombreux défis qui se présentent.

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