2024 sera une année charnière pour l’évolution des prix des matières premières, en particulier du pétrole brut. En effet, l’année 2023 avait été marquée par une forte volatilité mais les analystes s’attendaient à un début de stabilisation. C’était sans compter sur les dernières prévisions de la Banque mondiale.
Dans son rapport intitulé « Commodity Markets Outlook 2024 », publié le 29 octobre 2024 dernier, l’institution financière internationale fait le choix d’annoncer une baisse des prix des matières premières dans le monde et plus particulièrement des cours du pétrole jusqu’en 2026. Cette tendance baissière va amener les prix du pétrole à connaître leur plus bas niveau depuis cinq ans d’ici 2025.
« Le prix du Brent devrait s’établir en moyenne à 80 dollars le baril en 2024, soit environ 3 dollars de moins que l’année dernière, et devrait osciller autour de 75 dollars le reste de l’année avant de redescendre à 73 dollars le baril en 2025 et à 72 dollars le baril en 2026 », indique le rapport.
L’offre mondiale de pétrole devrait par ailleurs « surcroître » la demande de moyenne de 1,2 million de barils par jour d’ici 2025. Un tel excédent n’avait été observé que lors de crises majeures (les confinements liés au Covid-19 en 2020 ou la chute des prix de l’or noir en 1998) et est de nature à limiter l’impact de possibles chocs marché, à commencer par un conflit de grande ampleur au Moyen-Orient.
Premier consommateur mondial de pétrole, la Chine connaît un fléchissement de sa demande en brut depuis 2023, lié au tassement de sa production industrielle, mais aussi à l’accélération de sa transition énergétique, marquée par la montée des ventes de véhicules électriques et de camionnettes au gaz naturel liquéfié (GNL).
L’augmentation de la production hors OPEP+. Plusieurs pays, en dehors de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de l’alliance OPEP+, vont accroître leur production de pétrole ; cette augmentation de l’offre, qui se double de la capacité excédentaire conservée par l’OPEP+ (7 millions de barils par jour), vient renforcer la pression baissière sur les prix.
Ces prévisions de baisse du prix du pétrole sont lourdes de conséquences pour plusieurs économies africaines, lesquelles sont dépendantes des revenus pétroliers. Des pays comme le Nigéria ou l’Angola, où le pétrole pèse largement dans les exportations et dans les recettes fiscales du budget, pourraient voir reculer leurs budgets et leurs investissements publics ; la réduction des revenus pétroliers pourrait entraîner une dépréciation de la monnaie locale et de l’inflation, le risque étant alors de fragiliser les économies de ces pays.
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