Le Mali, pays africain, est miné par des richesses en or et en ressources minières, mais ce potentiel n’est pas à la hauteur des défis économiques à relever par le pays. Cette richesse minière face à la pauvreté engage une interrogation sur la gestion des ressources naturelles et sur leur impact sur le développement.
Dans les dernières années, l’Etat malien a souhaité un renforcement de son contrôle sur le secteur minier ; son nouveau code minier, adopté en 2023, prévoit une meilleure transparence, une prise en compte des recettes publiques, une participation de l’Etat dans les projets miniers. En même temps qu’un rétablissement du cadre régulateur attirant de nouvelles compagnies minières, la mise en exécution des nouvelles dispositions se heurtera pourtant à des défis de taille, comme l’insécurité dans des régions minières, et le principe d’une juste redistribution des bénéfices.
La dernière affaire opposant Barrick Gold à l’Etat malien témoigne des tensions autour du secteur d’exploitation minière des ressources naturelles, notamment au travers de l’accusation de blanchiment de capitaux à l’encontre du PDG de la compagnie, en révélant les aspirations du gouvernement d’un contrôle du secteur et d’un partage des richesses. Elle entre aussi dans une problématique d’entreprise, celle de la gouvernance minière et celle de la traçabilité des opérations des entreprises.
Le secteur minier du Mali, au potentiel de développement économique du pays, doit aussi faire l’objet d’un juste partage des retombées de l’activité, tant pour les populations que pour les territoires qui la subissent. Une gestion efficace des ressources minières, associée à une lutte contre la corruption et à des investissements dans les infrastructures et les services publics, sont indispensables pour transformer les richesses du sous-sol en développement durable.