La Côte d’Ivoire est sur le point de recevoir un nouveau grand acteur de la scène pétrolière mondiale : Petrobras, le géant brésilien de l’énergie. Fort de son expertise en exploration offshore complexe, l’entreprise a initié des discussions avec les autorités ivoiriennes pour acquérir neuf blocs pétroliers offshore situés à l’ouest du bassin sédimentaire du pays.
Parmi les blocs convoités figurent CI-513, CI-600 à CI-603, CI-605, CI-700 à CI-702, tous principalement situés dans des zones maritimes profondes encore peu explorées, mais prometteuses en termes de potentiel. Si les discussions aboutissent, cette démarche pourrait bien modifier le paysage énergétique de la région.
Cette avancée est le fruit d’une campagne de promotion ciblée menée aux États-Unis en mars par le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly. Au cours de sa tournée, il a notamment rencontré Magda Chambriard, PDG de Petrobras, soulignant les atouts géologiques et fiscaux du pays.
« Le Brésil est un exemple d’exploitation offshore dans des conditions difficiles. Petrobras, avec sa maîtrise complète de la chaîne pétrolière, est exactement le partenaire que nous recherchons », a déclaré le ministre après leur rencontre du 10 mars.
Ce n’est pas par hasard que Petrobras s’intéresse à Abidjan. La Côte d’Ivoire, boostée par les récentes découvertes de Baleine (2021) et Calao (2024) par ENI, attire de plus en plus l’attention des grandes entreprises du secteur. Le pays s’affirme désormais comme un nouvel acteur crédible du pétrole en Afrique de l’Ouest.
Petrobras, avec : plus de 40 000 employés, 2,78 millions de barils par jour produits, 102 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023…a bâti sa renommée sur l’extraction dans des zones ultra-profondes, notamment au large de Rio. Son arrivée en Côte d’Ivoire confirmerait une double tendance : la diversification des partenaires d’Abidjan et l’élargissement du jeu géopétrolier sur le continent africain. Au-delà des négociations, l’État ivoirien attend de ses futurs partenaires : une meilleure intégration du contenu local, un transfert technologie efficace, la création d’emplois qualifiés et durables.
L’arrivée probable de Petrobras viendrait renforcer les capacités nationales, tout en attirant d’autres investisseurs tels que VITOL, déjà annoncé sur les eaux ivoiriennes, aux côtés de compagnies comme ENI ou Kosmos Energy.
Avec cette offensive offshore, la Côte d’Ivoire vise un objectif ambitieux : devenir un acteur énergétique régional de premier plan. En misant sur une exploitation responsable de ses hydrocarbures et en diversifiant ses alliances, le pays souhaite transformer ses ressources naturelles en outil de développement.
Commentaires récents