Pétrole en baisse malgré les tensions Iran-USA : quand les marchés réagissent avec lucidité

Jules Boa
Jules Boa juin 25, 2025
Updated 2025/06/25 at 2:09 PM

Alors qu’on s’attendait à une montée en flèche des prix du pétrole en raison des tensions accrues au Moyen-Orient, c’est l’effet inverse qui s’est produit. Suite à une attaque américaine sur des installations nucléaires en Iran, le prix du baril de Brent a temporairement grimpé de 10 dollars dimanche dernier, dépassant les 85 dollars. Certains experts craignaient une augmentation durable, notamment à l’approche des vacances estivales.

Néanmoins, en seulement trois jours, le marché a basculé. Le Brent a dévissé de 20 %, descendant sous la barre des 68 dollars. Une chute abrupte qui ramène les prix sous ceux observés avant l’escalade militaire survenue une douzaine de jours plus tôt.

Une réaction de marché plus tactique qu’émotionnelle

Cette baisse est en partie due à la réponse modérée de l’Iran. Sa réplique, jugée symbolique, a visé une base américaine au Qatar sans entraîner d’escalade immédiate. Kathleen Brooks, analyste chez XTB, souligne que « pour l’instant, le détroit d’Ormuz semble rester à l’écart du foyer de conflit ». Elle précise que la volatilité actuelle complique les prévisions, le marché pouvant réagir de manière disproportionnée à la moindre évolution.

Pour elle, même si une remontée des prix n’est pas à exclure en cas d’échec du cessez-le-feu, la baisse s’explique surtout par la disparition progressive de la prime de risque liée au conflit. En effet, après une hausse de près de 20 % le mois dernier, les prix corrigent maintenant cette envolée.

 Les rumeurs et théories du complot n’ont pas tardé

La chute inattendue des prix a ravivé les théories conspirationnistes sur les réseaux sociaux. Des utilisateurs, notamment sur X (ex-Twitter), mettent en doute la logique du marché : comment expliquer une baisse dans un contexte aussi tendu ?

Un analyste interrogé par le Financial Times offre une autre interprétation : « Tout a été soigneusement orchestré », dit-il à propos de l’attaque iranienne. Il affirme avoir su dès le 18 juin que la base américaine ciblée avait été évacuée, suggérant ainsi que l’acte était principalement politique, sans réelles conséquences militaires.

Les investisseurs misent sur la rationalité géopolitique

Les marchés financiers, surtout les traders, ont vu dans cette attaque une démonstration sans véritable impact. Résultat : une vague massive de ventes de contrats pétroliers a suivi, entraînant une baisse des prix. Ce recul n’est donc pas le fruit d’un complot, mais plutôt le signe d’une interprétation stratégique des événements par les acteurs du marché.

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