Alaska : Joe Biden limite l’exploitation du pétrole dans une grande partie du nord

Jules Boa
Jules Boa septembre 8, 2023
Updated 2023/09/08 at 9:43 AM

Mercredi, l’administration du président américain, Joe Biden, a déclaré l’interdiction de toute nouvelle exploitation de gaz ou de pétrole dans une zone d’Alaska ayant une superficie similaire à celle du Danemark, dans un effort pour préserver l’environnement. Cependant, un vaste projet pétrolier dans cette même zone a été approuvé cette année par le démocrate.

Le mercredi 6 septembre, l’administration Biden a déclaré qu’elle interdirait toute exploitation supplémentaire de gaz ou de pétrole dans une vaste région du nord de l’Alaska, afin de préserver les habitants locaux et la faune. Cette décision a été prise cinq mois après l’approbation d’un projet d’hydrocarbures dans cette même région.

La nouvelle mesure concerne une superficie de plus de quatre millions d’hectares, équivalente à celle du Danemark, dans la réserve nationale de pétrole. Cette zone naturelle est essentielle pour les espèces de grizzlys, d’ours polaires, de caribous et de centaines de milliers d’oiseaux migrateurs.

« L’Alaska abrite nombre des plus belles merveilles naturelles des États-Unis », a déclaré le président américain, Joe Biden, dans un communiqué. « Alors que la crise climatique réchauffe l’Arctique plus de deux fois plus rapidement que le reste du globe, nous avons la responsabilité de protéger ces régions précieuses pour des siècles », a-t-il ajouté.

Le ministère de l’Intérieur, responsable des terres fédérales aux États-Unis, a déclaré que sept permis d’exploitation autorisés par le président Donald Trump ont été annulés dans une autre zone protégée du nord de l’Alaska.

Après sa décision en mars d’autoriser un grand projet pétrolier du géant américain ConocoPhillips dans la même réserve nationale de pétrole, le gouvernement dirigé par le président démocrate avait suscité une forte critique de la part des défenseurs de l’environnement. Ce projet nommé Willow ne remet pas en cause la décision annoncée mercredi.

Il coûtera entre 8 et 10 milliards de dollars et entraînera l’émission indirecte de l’équivalent de 239 millions de tonnes de CO2 au total, s’il est réduit à trois zones de forage par rapport aux cinq initialement demandées par l’entreprise. Les organisations environnementales avaient évoqué une catastrophe climatique, et certains considèrent que l’annonce faite mercredi est une réplique de l’administration Biden.

Le nouveau plan présenté mercredi interdit également la prospection dans une région de plus d’un million d’hectares dans la mer de Beaufort, située au nord de la côte septentrionale de l’Alaska, ainsi que l’assistance aux populations autochtones locales.

La sénatrice républicaine d’Alaska Lisa Murkowski a déclaré dans un communiqué que ces mesures « sont illégales, irréfléchies, défient le bon sens et sont les dernières preuves en date de l’incohérence de la politique énergétique du président Biden. »

Pendant sa campagne électorale, Joe Biden avait promis de suspendre les autorisations d’exploitation pétrolière, mais il n’a pas respecté cette promesse. Selon des observateurs, ses options dans ce dossier ont été restreintes par des décisions judiciaires. L’année dernière, le président démocrate a également approuvé un important plan d’investissement de 400 milliards de dollars pour améliorer le climat.

Dans un rapport publié jeudi par le centre de réflexion Carbon Tracker, les grandes entreprises pétro-gazières mondiales sont loin de consentir aux efforts nécessaires pour limiter le réchauffement planétaire et ont parfois fait reculer leurs engagements. Le rapport souligne que les progrès des entreprises pétrolières et gazières pour renforcer leurs engagements en matière d’émissions sont au point mort, la plupart restant dans la même fourchette que l’année dernière.

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