Le Sénégal se fait remarquer sur la scène énergétique africaine. En mars 2025, le champ offshore de Sangomar, vitrine du secteur pétrolier sénégalais, a atteint une production remarquable de 3,08 millions de barils de pétrole brut, selon le rapport officiel du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. Un record mensuel qui marque une étape importante dans la stratégie énergétique du pays.
Une augmentation stratégique significative
Situé au large des côtes sénégalaises, le champ de Sangomar est géré par Woodside Energy en collaboration avec Petrosen, la société nationale des pétroles. Ce site représente les ambitions du Sénégal de diversifier son économie, traditionnellement dominée par les secteurs agricole et tertiaire, en exploitant ses ressources naturelles.
La production record de mars amplifie la dynamique initiée par les premières extractions début 2024. Elle confirme l’importance que jouera le pétrole dans les finances publiques sénégalaises et les futurs investissements en infrastructures.
Des contrats étroitement surveillés
L’essor du secteur pétrolier se produit alors que le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, a entrepris un audit complet des contrats pétroliers et gaziers signés par les gouvernements antérieurs. Plusieurs accords sont jugés déséquilibrés ou insuffisamment avantageux pour l’État sénégalais.
Avec cette augmentation de la production, l’État gagne en influence dans les négociations en cours, soulignant la rentabilité potentielle de ses gisements et son intention de mieux réglementer l’exploitation des ressources nationales.
Un enjeu économique et social crucial
Au-delà des chiffres, cette performance pose la question des retombées concrètes pour la population sénégalaise. Si le pétrole peut stimuler la croissance, il doit également bénéficier aux citoyens, grâce à une gestion transparente des revenus, la création d’emplois qualifiés et le financement de projets de développement durable.
Le champ de Sangomar pourrait ainsi devenir un exemple de gestion et d’exploitation responsable, dans une région du monde encore marquée par les pièges de la “malédiction des ressources”.