Burkina Faso : une mine d’or produit 11,35 tonnes par an jusqu’en 2028 mais 90% appartiennent au Canada

Jules Boa
Jules Boa décembre 20, 2023
Updated 2023/12/20 at 11:20 AM

La reprise en main du pays par les militaires depuis le coup d’État de janvier 2022 n’a tenu aucune de ses promesses, et le Burkina Faso se débat dans une insécurité chronique. Les terroristes endeuillent fréquemment les populations. De nombreuses entreprises étrangères, principalement spécialisées dans les mines, ont interrompu leurs activités ou ont considérablement réduit leurs activités. D’autres investisseurs continuent cependant l’espoir de meilleurs jours. Il y a Iamgold, un Canadien, qui est assis sur un énorme filon…

La mine d’or Essakane au Burkina Faso peut générer environ 2,4 millions d’onces d’or entre 2023 et 2028, générant en moyenne 400 à 300 onces (11,35 tonnes) d’or par an. C’est l’information la plus importante sur le plan minier que le propriétaire canadien a publiée hier lundi 18 décembre.

Il a également été révélé que les coûts d’investissement pour la période restante de vie de la mine sont estimés à 502,7 millions de dollars. Selon la société minière, ces estimations sont basées sur une révision de l’évaluation du potentiel minéral du site. Au 30 septembre de cette année, Essakane comptait 1,9 million d’onces de réserves minérales, une augmentation de 21%, et 3,1 millions d’onces de ressources minérales, une augmentation spectaculaire de 37%.

Il convient de se rappeler que la mine d’or Essakane a commencé à fonctionner commercialement en juillet 2010. 90% sont détenus par Iamgold et 10% sont détenus par l’État du Burkina Faso. En 2022, cette unité représentait 13,60 tonnes d’or dans la production nationale d’or. Iamgold a produit 422 000 onces d’or à Essakane cette année.

Cependant, le principal problème au Burkina Faso et ailleurs en Afrique est que les enfants du continent ne bénéficient pas de la richesse qu’ils possèdent. Tout est dit, à peine 10 % de la production d’or du Burkina restent, soit 11,35 tonnes d’or par an jusqu’en 2028. Depuis des décennies, l’Afrique a exploité ses richesses naturelles mais n’a toujours pas les ressources nécessaires pour les transformer localement. En raison du manque d’industrie de transformation, les entreprises étrangères se sucrent. Cette saignée dure depuis trop longtemps.

Bien que la Côte d’Ivoire soit l’un des rares pays à avoir commencé à corriger le tir, avec les noix de cajou, entre autres, elle a une marge de progression considérable. C’est pourquoi la balance commerciale entre la Chine, le plus grand acteur en Afrique, est si déséquilibrée et si défavorable au continent. Comme tous les autres pays, les Chinois reçoivent les matières premières des Africains, les transforment et les revendent sous la forme de produits à haute valeur ajoutée qui attirent les devises des pays.

L’Afrique ne pourra jamais se donner les moyens de son développement pour sortir les populations d’une pauvreté endémique tant qu’elle ne brisera pas cette mécanique infernale et ce cercle vicieux.

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