Après cinq années de déclin, le secteur pétrolier du Ghana renaît enfin. Au premier semestre 2024, les chiffres officiels affichent une production de pétrole brut de 10 % supérieure au volume correspondant de l’année précédente : cette embellie est une bouffée d’oxygène pour une économie ghanéenne désireuse de se positionner parmi les puissances de l’énergie en Afrique de l’Ouest.
Ce retournement de tendance pour le secteur pétrolier étaient attendu depuis plusieurs années, en raison d’un nouveau champ de pétrole offshore au Ghana depuis 2023 dans le domaine Jubilee, le premier offshore en activité, lui, a vu le démarrage de son exploitation. Il a permis d’augmenter les réserves prouvées du pays et a relancé l’activité des entreprises pétrolières sur le territoire ghanéen pour renouer un certain dynamisme au secteur. En parallèle, la mise en œuvre par les autorités ghanéennes d’un politique énergétique non seulement au service du développement du secteur pétrolier mais aussi de la maximisation des retombées économiques de la ressource était également attendue pour donner un nouveau souffle au pays comme à l’économie nationale.
Fort d’un ministre de l’industrie pétrolière compétent, étant déjà en 2024, le Ghana a en effet projeté, un ambitieux plan industriel par la construction dans les années à venir de la méga-raffinerie moins susceptible d’affecter l’attractivité de l’investissement direct dans son secteur offshore sous l’autorité du Petroleum Hub, avec la capacité de transformer chaque année plus de 900 000 barils de pétrole brut. Le projet devrait aussi permettre au pays de développer sa souveraineté énergétique tout en créant des emplois.
Toutefois, de nombreux enjeux demeurent. Ainsi, le rapport semestriel du Comité d’intérêt public au sein du projet PIAC souligne que bien que la production totale de pétrole brut augmentât de façon considérable, des rentabilités sont en baisse dans certains gisements stratégiques, ce qui a le potentiel de compromettre à terme la durabilité de la production pétrolière au Ghana et d’invalider le projet de méga-raffinerie. Par ailleurs, la fluctuation des cours du pétrole sur les marchés à l’international, constitue un aléa supplémentaire dans le contexte d’un Ghana fortement dépendant des exportations de brut. L’instauration de mécanismes de stabilisation sera essentielle pour protéger le pays de chocs extérieurs et assurer la pérennité du secteur pétrolier.
Au sortir de la reprise de la production pétrolière au Ghana, de nouvelles perspectives s’ouvrent vers le développement économique du pays. Cependant, une stratégie de long terme devra être mise en place afin d’en assurer la pérennité et d’en tirer quelques bénéfices pour la population. En investissant particulièrement dans des énergies renouvelables, mais aussi dans des secteurs d’activités diversifiés, le Ghana réussira à se libérer peu à peu de la dépendance aux hydrocarbures et permettra d’initier une dynamique plus soucieuse des intérêts des futures générations.
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