Indépendance énergétique : la Tunisie à un carrefour

Jules Boa
Jules Boa octobre 14, 2024
Updated 2024/10/14 at 9:49 AM

La Tunisie est confrontée à un enjeu de taille : sa dépendance énergétique ne cesse de se renforcer. En effet, le taux d’indépendance énergétique, qui progresse du rapport entre les ressources énergétiques produites localement et la consommation globale, est passé de 49% en août 2023 à 42% en août 2024. Cette dégradation s’explique en grande partie par le recul de la production nationale d’hydrocarbures au moment où la demande énergétique se maintient.

Le corollaire de cette situation est lourd pour l’économie tunisienne. Une dépendance croissante aux importations d’énergie ne manque pas de peser sur le déficit commercial énergétique, de détériorer la balance des paiements et de contribuer à fragiliser la stabilité macroéconomique du pays. La dépendance aux importations fragilise le pays aux évolutions des prix mondiaux de l’énergie et aux errances de l’approvisionnement.

Il est donc urgent de relancer le secteur pétrolier. La Tunisie doit dans ce cadre contribuer à créer un environnement attractif pour les investissements étrangers. Ces derniers, en effet, font preuve d’une réelle aversion à l’investissement en Tunisie, et les opérateurs pétroliers préfèrent s’abstenir de s’installer, s’exposant à l’insécurité juridique, à une forte pression fiscale et à une instabilité politique avérée.

Il est donc souhaitable de prêter une oreille attentive aux doléances du secteur pour clarifier le cadre réglementaire, garantir la sécurité des investissements, promouvoir la bonne gouvernance du secteur et faire le choix de développer une alternative possible avec son recours au développement des énergies renouvelables qui peut se révéler un atout durable et résolutoire pour son indépendance énergétique à long terme.

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