Dans une interview exclusive avec Energia Africa, Paul Sinclair, directeur général d’AOW:Energy et de Sankofa Events, dévoile sa perspective sur l’évolution de l’énergie en Afrique ainsi que les détails de l’organisation du plus important sommet pétrolier du continent, qui se tient pour la première fois en Afrique de l’Ouest.
ENERGIA : Pour commencer, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs et partager brièvement votre parcours professionnel dans le secteur de l’énergie ?
Paul Sinclair : Merci beaucoup pour cette opportunité. Je m’appelle Paul Sinclair et je suis PDG d’AOW:Energy et de Sankofa Events, une agence d’événements professionnels basée au Ghana et au Royaume-Uni. J’ai passé les deux dernières décennies à travailler avec passion sur le continent africain, contribuant à la création de plateformes qui unissent le secteur de l’énergie et les dirigeants gouvernementaux afin de libérer l’immense potentiel de l’Afrique. Tout au long de ma carrière, je me suis attaché à créer des espaces où le dialogue entre les acteurs des secteurs public et privé se transforme en partenariats concrets, générateurs d’investissements et de croissance durables. J’ai eu le privilège de travailler aux côtés de compagnies pétrolières nationales, d’organismes de régulation, de ministres et de PDG qui façonnent l’avenir énergétique de l’Afrique. Je considère qu’il est de ma mission de défendre les intérêts de l’Afrique, de créer des plateformes qui servent véritablement le continent et de veiller à ce que le développement énergétique soit porté par les Africains, pour les Africains.
AOW:Energy incarne cette vision. Je crois qu’elle est une plateforme unie, centrée sur l’Afrique, qui célèbre le leadership africain tout en facilitant des partenariats internationaux significatifs. Nous sommes honorés de bénéficier du soutien de grandes entreprises énergétiques internationales telles que TotalEnergies, ExxonMobil, Chevron, Eni et tant d’autres marques renommées qui témoignent sans cesse de leur engagement envers la croissance de l’Afrique en soutenant cette plateforme. C’est un privilège de participer à cette aventure et de voir l’Afrique prendre la place qui lui revient sur la scène énergétique mondiale.
ENERGIA : Vous avez organisé des événements sur plusieurs continents. Selon vous, qu’est-ce qui distingue l’Afrique en termes de dynamique énergétique lors de ces rassemblements internationaux ?
Paul Sinclair: L’Afrique se distingue dans le monde de l’énergie par le caractère urgent, profond et humain des débats qui y sont animés, rarement rencontrés ailleurs. En participant à des rassemblements sur l’énergie en Afrique, on comprend immédiatement que l’enjeu ne se limite pas à la croissance des entreprises ou au rendement des actionnaires, mais au développement national, à l’accès à l’énergie pour des millions de personnes et à l’avenir économique de populations entières. Les dirigeants africains de l’énergie participent à ces événements avec un profond sens des responsabilités.
Il ne s’agit pas simplement d’extraire des ressources ; il s’agit de construire des systèmes énergétiques qui alimentent les foyers, créent des emplois et stimulent la croissance industrielle. C’est ce qui rend la dynamique énergétique africaine si particulière. J’ai organisé des événements en Europe, en Asie et dans les Amériques, mais nulle part ailleurs je n’ai ressenti un tel niveau d’engagement personnel et national des dirigeants africains. Ce qui est également incroyablement unique, c’est que l’Afrique ne réclame plus une place à la table des négociations ; je suis convaincu qu’elle construit sa propre table, qu’elle prend les devants et qu’elle maîtrise son destin, ce dont je suis très fier.
Les entreprises locales mènent des opérations de fusions-acquisitions, développent leur production et recherchent activement des actifs au-delà de leurs frontières. Les opérateurs africains sont en tête. Cette évolution, qui voit les entreprises africaines devenir les compagnies pétrolières internationales de demain, rend chaque sommet AOW:Energy dynamique, pertinent et riche en opportunités réelles. Nous sommes reconnaissants du soutien indéfectible de nos sponsors, de notre fidèle communauté et des géants mondiaux de l’énergie comme TotalEnergies, Tullow, SLB, Baker Hughes, TGS, ExxonMobil, Chevron et Eni, qui continuent à nous accompagner dans cette aventure. C’est un immense privilège de fournir une plateforme qui non seulement reflète cette dynamique, mais contribue à la façonner.
ENERGIA : Vous avez personnellement présidé un sommet réunissant des chefs d’État africains. Quels sont, selon vous, les facteurs clés de réussite des partenariats public-privé dans le secteur énergétique africain ?
Paul Sinclair : Ayant travaillé en étroite collaboration avec les chefs d’État africains et les principales personnalités gouvernementales lors de nos sommets, notamment Son Excellence John Dramani Mahama, l’éminent président du Ghana, je peux affirmer avec confiance que les partenariats réussis dans le secteur énergétique africain reposent sur trois piliers fondamentaux : une politique forte, une bonne gouvernance et un climat d’investissement attractif.
Gouvernance, alignement à long terme et prospérité partagée. La confiance ne se construit pas simplement dans les salles de réunion ; elle se construit par la cohérence, la mise en œuvre et une volonté sincère de voir l’Afrique réussir. Le secteur privé doit démontrer qu’il est là pour être un partenaire et non un simple bénéficiaire. Les gouvernements, quant à eux, démontrent qu’ils créent des environnements où les entreprises peuvent investir en toute confiance, où les politiques sont transparentes et où le contenu local est mis en place pour stimuler une croissance partagée. En bref, la politique est à la hauteur des perspectives. Nous faisons partie d’une plateforme engagée dans la construction nationale. D’après mon expérience, les partenariats les plus transformateurs naissent lorsque les deux parties comprennent que leurs avenirs sont étroitement liés et qu’il existe un respect mutuel des objectifs, des cultures, des ambitions et des méthodes de travail.
La particularité d’AOW:Energy réside dans la création d’un environnement propice à ces échanges critiques en terrain neutre, où ministres, compagnies pétrolières nationales, régulateurs et investisseurs internationaux peuvent se réunir, nouer des relations et explorer des partenariats allant au-delà d’une simple transaction. Les conseils et le leadership de personnalités telles que le Dr Omar Farouk Ibrahim, Secrétaire général de l’Organisation des producteurs africains de pétrole (APPO), ont joué un rôle déterminant dans l’élaboration de ces dialogues et leur obtention de résultats durables. Nous sommes fiers d’avoir facilité la création de ces partenariats. Les succès que nous avons constatés au fil des ans, des accords de participation aux coentreprises aux accords conclus, sont souvent le fruit direct des rencontres et des relations nouées sur notre plateforme. C’est là toute la force d’une conférence véritablement au service de l’Afrique.
ENERGIA : Comment les conférences et sommets que vous organisez influencent-ils concrètement les décisions d’investissement dans les projets énergétiques africains ?
Paul Sinclair : Nos conférences sont conçues pour être bien plus que de simples rassemblements sectoriels. Ce que nous transformons souvent en séances photos, en gains commerciaux pour l’organisateur ou en discussions générales ; nous souhaitons proposer des conférences qui font bouger les choses et accélèrent l’investissement pour les parties prenantes que nous servons. En organisant l’Africa Oil Week, nous le faisons avec un objectif unique : offrir une plateforme où les gouvernements et les opérateurs africains peuvent présenter des projets bancables, obtenir des financements et attirer les partenaires adéquats pour faire avancer les transactions.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les ministères, les compagnies pétrolières nationales, les régulateurs et le secteur privé des mois à l’avance afin de garantir que les opportunités présentées soient concrètes, transparentes et prêtes à investir. Ainsi, lorsque les investisseurs arrivent à AOW:Energy, nous ne nous réunissons pas simplement dans une salle de conférence pour écouter leurs opinions, mais nous sommes prêts à interagir et à conclure des affaires. Nous sommes tous trop occupés pour simplement écouter des panels et prendre des photos ; nos délégués entrent dans un espace où des rencontres pré-organisées avec des décideurs peuvent influencer directement leurs stratégies d’investissement.
J’ai vu des entreprises initier des transactions majeures lors de nos sommets, et j’ai vu des gouvernements repartir avec de nouveaux partenaires d’exploration et une confiance renouvelée des investisseurs. Nous sommes reconnaissants du soutien indéfectible de nos sponsors et partenaires qui reviennent année après année, conscients que nous sommes un lieu propice au changement et au développement des entreprises. La participation durable de géants de l’énergie tels que TotalEnergies, ExxonMobil, Chevron, Eni et bien d’autres, aux côtés de nos sponsors africains comme Seplat Energy, Oando PLC et Aradel Holdings, confirme la force et la pertinence de notre plateforme. AOW:Energy produit des résultats concrets, et c’est pourquoi nous continuons de jouer un rôle central dans la structuration des flux d’investissement en Afrique.
ENERGIA : En tant qu’initiateur d’un sommet d’investissement de haut niveau, quels ont été les principaux résultats de cette initiative pour les pays africains participants ?
Paul Sinclair : L’impact d’AOW:Energy et de nos sommets d’investissement de haut niveau a été considérable et extrêmement enrichissant. Pour les pays africains participants, ces sommets ont ouvert l’accès à des capitaux, à des technologies et à des partenariats internationaux qui auraient autrement pris des années à établir. Grâce à notre plateforme, les gouvernements ont attiré de nouvelles sociétés d’exploration, conclu des accords d’affermage de plusieurs millions de dollars et obtenu l’engagement d’opérateurs internationaux pour accélérer le développement de projets.
Au-delà des accords eux-mêmes, nous avons vu des pays tirer parti des relations nouées lors d’AOW:Energy pour élaborer des politiques plus favorables aux investisseurs, créer des cadres réglementaires transparents et renforcer leurs capacités institutionnelles grâce au partage de connaissances avec leurs pairs. Ces résultats dépassent les limites des conférences et marquent durablement le paysage énergétique national. Nous sommes profondément reconnaissants à nos sponsors dont le soutien indéfectible nous a permis de proposer une plateforme véritablement porteuse de progrès. AOW est un effort collaboratif, et l’impact collectif que nous avons obtenu n’aurait pas été possible sans leur engagement en faveur de l’avenir énergétique de l’Afrique.
ENERGIA : Depuis plus de 30 ans, l’Africa Oil Week se tient en Afrique du Sud, plus précisément au Cap. Pourquoi avez-vous décidé d’organiser cet événement pour la première fois en Afrique de l’Ouest, et plus précisément au Ghana ?
Paul Sinclair : Déménager AOW:Energy au Ghana est l’une des décisions les plus enthousiasmantes que nous ayons jamais prises et représente un tournant majeur dans l’évolution de l’événement. Le Cap occupera toujours une place particulière dans l’histoire d’AOW:Energy, et l’Afrique du Sud occupera toujours une place particulière pour moi personnellement. Cependant, le débat sur l’énergie en Afrique évolue, et nous souhaitions mettre en valeur l’Afrique en la déplaçant et en permettant aux participants de découvrir différentes cultures et différentes opportunités.
L’Afrique de l’Ouest est actuellement à l’avant-garde de la croissance en amont, avec des pays comme le Ghana, le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui favorisent l’expansion régionale, la collaboration transfrontalière et le leadership local. Le Ghana, en particulier, se distingue par son climat favorable aux investisseurs, avec un nouveau gouvernement engagé en faveur d’un environnement réglementaire plus compétitif que ses concurrents, et par son engagement remarquable en faveur du renforcement des capacités énergétiques nationales.
Le ministère ghanéen de l’Énergie et la Ghana National Petroleum Corporation (GNPC) ont été des partenaires exceptionnels, et leur vision s’inscrit parfaitement dans notre mission de bâtir une plateforme énergétique inclusive, novatrice en Afrique. Accueillir AOW:Energy au Ghana nous permet également de participer à des rassemblements majeurs comme la réunion des PDG des NOC de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), dirigée par le Dr Farouk, et le forum réglementaire AFRIPERF, qui réunira les régulateurs du continent à Accra. Nous sommes également honorés de coïncider avec les célébrations de l’anniversaire de la GNPC, qui attireront davantage de hauts dirigeants des compagnies pétrolières nationales de toute l’Afrique. Le soutien actif de Son Excellence John Dramani Mahama, président du Ghana, renforce encore l’importance de cette initiative. En nous installant au Ghana, nous adressons un message fort : AOW:Energy appartient à l’Afrique et nous irons là où s’écrit l’avenir énergétique du continent.
ENERGIA : Concernant cette prochaine édition au Ghana, qui sont vos partenaires institutionnels et les entreprises internationales qui vous soutiennent ? Qui sont vos principaux sponsors ?
Paul Sinclair : Nous sommes fiers d’avoir le ministère ghanéen de l’Énergie, la Commission pétrolière, BOST, TOR et la Ghana National Petroleum Corporation (GNPC) comme partenaires institutionnels clés pour AOW:Energy 2025. Leur leadership et leur vision ont joué un rôle déterminant dans l’élaboration de cette édition, et nous sommes véritablement honorés de travailler à leurs côtés. De plus, nous avons le grand privilège de collaborer avec l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), sous la direction distinguée du Dr Farouk, qui accueillera la 7e réunion annuelle des PDG des compagnies pétrolières nationales à AOW:Energy, réunissant les plus hauts dirigeants des compagnies pétrolières nationales du continent.
Nous sommes également ravis d’accueillir l’AFRIPERF, qui réunira à Accra les responsables des organismes de réglementation pétrolière de toute l’Afrique. Ces partenariats font d’AOW:Energy 2025 une plateforme d’influence et d’accès sans précédent. La présence continue et le soutien enthousiaste de leaders mondiaux de l’énergie tels que Tullow, Searcher, TGS, SLB, Baker Hughes, PLATFORM E&P, TotalEnergies, ExxonMobil, Chevron, Eni et bien d’autres témoignent de l’immense confiance que la communauté internationale accorde à AOW:Energy, la considérant comme le lieu idéal pour façonner le paysage énergétique de l’Afrique et saisir de réelles opportunités d’investissement. Leur participation témoigne de l’importance et du succès de cette plateforme.
ENERGIA : En termes d’innovation, que pouvons-nous attendre de l’Africa Oil Week 2025 ?
Paul Sinclair : AOW:Energy 2025 s’annonce comme notre édition la plus innovante et la plus transformatrice à ce jour. Nous lançons un nouveau symposium ministériel, coorganisé avec l’AFREC et l’Union africaine. Ce forum novateur permettra aux ministres de présenter en temps réel des opportunités d’investissement, avec des modalités de participation détaillées pour les partenaires internationaux. Ce symposium facilitera les échanges directs entre gouvernements et investisseurs, garantissant ainsi des résultats concrets.
Nous renforçons également notre engagement en faveur de la coopération transfrontalière grâce à des sessions dédiées, notamment l’APPO et l’AFRIPERF, où les PDG et les régulateurs des NOC aborderont conjointement les principaux défis et opportunités auxquels le continent est confronté. Ce forum, accessible uniquement sur invitation, offrira un accès privilégié à des données exclusives, une collaboration entre pairs et des flux de transactions uniques. Nous élargissons notre programme d’engagement B2G sur mesure, mettant en relation directe les investisseurs avec les ministres et les dirigeants des NOC grâce à des rencontres structurées et de grande valeur, qui commencent bien avant l’événement.
ENERGIA : Quelles sont les conditions pour participer à cette édition phare de l’Africa Oil Week ?
Paul Sinclair : La participation à AOW:Energy 2025 est ouverte à toutes les parties prenantes qui partagent notre passion pour l’avenir énergétique de l’Afrique. Gouvernements, compagnies pétrolières nationales, régulateurs, opérateurs internationaux, investisseurs et prestataires de services sont tous invités à nous rejoindre à Accra. Pour les délégations gouvernementales et les compagnies pétrolières nationales, des invitations officielles sont lancées en partenariat avec le ministère ghanéen de l’Énergie et la GNPC, garantissant ainsi la présence de tous les décideurs africains de haut niveau. Pour les participants du secteur privé, nous proposons une gamme de forfaits d’inscription et d’opportunités de parrainage donnant accès à des sessions de réseautage exclusives, des réunions à huis clos et des plateformes de conférences à forte visibilité. Nous encourageons vivement les entreprises qui souhaitent investir, conclure des accords et nouer des partenariats régionaux à nous contacter dès le début afin d’optimiser leur participation. Grâce au soutien exceptionnel de nos sponsors, de nos partenaires et de la communauté énergétique ghanéenne, nous construisons un événement véritablement exceptionnel.
À travers cette interview captivante, Paul Sinclair expose une vision lumineuse et ambitieuse pour le futur énergétique du continent africain. Avec une détermination à rapprocher les secteurs public et privé, à stimuler les collaborations stratégiques et à positionner l’Afrique au cœur des enjeux globaux, AOW:Energy est envisagé comme bien plus qu’un simple sommet : c’est un levier de métamorphose. L’édition 2025 au Ghana s’annonce déjà comme un instant décisif pour les acteurs de l’industrie. Un rendez-vous incontournable.