Mali : l’État accroît sa part dans le secteur de l’or

Jules Boa
Jules Boa août 17, 2023
Updated 2023/08/17 at 4:39 PM

Bamako a modifié le code minier, permettant à l’État d’acquérir dix pour cent des parts du secteur florissant de l’or. 

Le mardi 8 août 2023, le Conseil National de Transition (CNT) an adopté deux textes de loi. Ces lois concernent principalement l’adoption d’un nouveau code minier qui devrait être plus bénéfique pour l’État.

Le nouveau code minier permet à l’État malien et au secteur privé national de participer davantage à la production d’or. Par conséquent, comme dans le passé, les entreprises minières devront céder gratuitement 10 % de leur participation à l’État, qui peut également acquérir une participation supplémentaire de 20 % contre 10 % dans les anciens codes minières.

Les investisseurs locaux ont également la possibilité d’acquérir une participation de 5 % dans le capital des entreprises minières. Le contenu local de ce nouveau code règle la position accordée aux entreprises maliennes et aux travailleurs du pays dans le secteur minier. Un cadre nouveau pour le développement des capacités matérielles, humaines et locales est créé par la loi sur le contenu local.

De plus, les compagnies minières doivent contribuer à hauteur de 0,75% de leur chiffre d’affaires trimestriel à un fonds minier pour le développement local.

Selon certains analystes, le secteur de l’or est extrêmement concurrentiel et pour son développement, il est nécessaire de fournir aux investisseurs un cadre de travail plus favorable.

Le Mali compte parmi les plus importants producteurs d’or de l’Afrique subsaharienne. Cependant, le pays évolue dans un espace appelé Afrique de l’Ouest, qui comprend également d’autres grands producteurs d’or tels que le Ghana, le Burkina Faso, la Guinée, etc.

Plutôt que d’augmenter les parts de l’État dans le secteur minier, il fallait plutôt consolider véritablement les acquis, d’autant plus que le recouvrement des 10% que lui accordait l’ancien code n’était pas une promenade de santé. Selon ces observateurs, il serait également judicieux d’assurer la mise à niveau du secteur privé local pour un partenariat public-privé afin que l’État puisse bien exploiter les parts qui lui reviennent.

Dans la mesure où le budget national est estimé à plus de 2000 milliards de francs CFA pour cette année, les 500 milliards de francs CFA de ressources supplémentaires que l’État pourrait engranger peuvent paraître insuffisants. Seul le secteur minier au Mali pourrait couvrir ce montant s’il était bien exploité.

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