Le gisement d’uranium d’Imouraren, l’un des plus importants au monde, pourrait connaître un nouveau souffle. Le groupe français Orano a annoncé le 12 juin 2024 le lancement de travaux préparatoires sur le site situé au sud d’Arlit. Cette initiative marque un tournant potentiel après près d’une décennie de gel des opérations.
Cependant, cette annonce s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre les autorités nigériennes et les compagnies minières occidentales. Face à la concurrence potentielle de la Russie et de l’Iran, Niamey impose un rythme soutenu aux entreprises. La junte militaire a ainsi menacé le canadien Goviex de lui retirer son permis d’exploitation à Madaouela s’il ne démarre pas l’extraction d’uranium avant le 3 juillet. Selon des sources de la société civile d’Arlit, Orano aurait reçu un ultimatum similaire pour Imouraren, avec une date butoir fixée au 19 juin 2024.
Initialement prévu pour entrer en exploitation en 2015, Imouraren a vu son développement freiné par la catastrophe de Fukushima et la chute subséquente des prix du combustible nucléaire. La récente embellie des cours sur le marché a toutefois ravivé l’intérêt pour ce gisement d’envergure.
« Imouraren SA a franchi un nouveau jalon dans la mise en exploitation du gisement », a déclaré Orano, principal actionnaire du projet. « Les infrastructures ont d’ores et déjà été rouvertes pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux ».
Malgré ces avancées, le redémarrage effectif d’Imouraren n’est pas encore acté. Il dépendra de l’évolution des prix du marché, de la situation politique au Niger et des relations entre les autorités nigériennes et les opérateurs miniers occidentaux.
Commentaires récents