Les exportateurs africains de pétrole brut dans la tourmente. L’annonce imminente de nouveaux droits de douane américains sur les importations d’hydrocarbures frappe de plein fouet des pays producteurs stratégiques comme le Nigeria, le Ghana, le Gabon et l’Angola. Une décision qui pourrait bouleverser les équilibres économiques et commerciaux du continent.
Derrière cette mesure protectionniste, les États-Unis entendent protéger leur production domestique face à la concurrence étrangère, mais les conséquences pour l’Afrique subsaharienne risquent d’être lourdes. Le Nigeria, première puissance pétrolière du continent, verrait une partie de ses débouchés compromis. Le pays, qui dépend à plus de 90 % de ses recettes d’exportation pétrolière, serait contraint de réorienter ses flux vers des marchés asiatiques, souvent moins favorables en termes de prix et de conditions.
Même constat pour le Ghana, le Gabon et l’Angola, dont les revenus en devises sont largement adossés aux ventes de brut. L’application de ces droits de douane risquerait d’amputer des budgets publics déjà fragilisés, ralentissant des projets d’investissement dans l’éducation, la santé ou les infrastructures.
Au-delà des impacts économiques, cette mesure pourrait redistribuer les cartes de la géopolitique énergétique. La Chine, principal importateur mondial de pétrole brut, pourrait saisir l’opportunité pour renforcer ses partenariats avec les producteurs africains, au détriment de l’influence américaine.
Face à cette nouvelle donne, les gouvernements concernés appellent au dialogue et multiplient les efforts diplomatiques. Mais en toile de fond, une question centrale demeure : jusqu’à quand les économies africaines resteront-elles aussi vulnérables à la volatilité du marché pétrolier mondial ?