Plus de 85 compagnies d’assurances africaines ont annoncé, dans un communiqué publié mercredi 9 novembre, leur engagement à mobiliser 14 milliards $ pour couvrir les risques liés aux catastrophes climatiques sur le continent.
Ces assureurs, qui avaient déjà signé en avril 2021 la Déclaration de Nairobi sur l’assurance durable, une initiative visant à soutenir la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies (ODD), se sont accordés, en marge de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), sur la création d’une « Facilité africaine des risques climatiques » (African Climate Risk Facility/ACRF) pour accroître la résilience des communautés les plus vulnérables sur le continent au dérèglement climatique.
« La facilité nous permettra de couvrir des catastrophes climatiques telles que les inondations, les cyclones et les sécheresses […] Elle nous aidera aussi à atténuer les risques auxquels nous sommes confrontés en tant que souscripteurs face à ces événements climatiques extrêmes », a expliqué Philip Lopokoiyit, directeur général de l’assureur kényan ICEA LION Group, cité dans le communiqué.
L’annonce du lancement de cette facilité intervient alors que le financement des « pertes et préjudices » subis par les pays en développement à cause du réchauffement climatique est au cœur de négociations internationales lors de la COP27, qui se tient depuis le 6 novembre à Charm el-Cheikh en Egypte. L’an dernier, à Glasgow, les pays développés avaient réussi à bloquer tout progrès significatif sur ce dossier sensible, bien qu’ils reconnaissent que les pays les moins développés sont les plus touchés par ces dégâts liés aux événements climatiques extrêmes alors qu’ils sont les moins responsables du réchauffement global.
Face à la réticence des pays développés à régler leur dette climatique, les assureurs africains ont décidé de créer « un outil de financement évolutif et basé sur le marché local » pour aider les pays du continent à mieux gérer le risque financier des chocs climatiques.
« Le secteur africain de l’assurance a décidé de s’unir et d’essayer de résoudre ce problème par lui-même. Nous avons un déficit massif de couverture des risques climatiques en Afrique, et les solutions existantes ne fonctionnent pas », a déclaré Kelvin Massingham, directeur des risques et de la résilience chez Financial Sector Deepening Africa (FSD Africa), l’un des partenaires à l’origine du lancement de l’initiative.
La Facilité africaine des risques climatiques ambitionne ainsi de constituer une alternative « financée au niveau domestique » à certaines initiatives internationales, dont la Facilité mondiale de financement des risques (Global Risk Financing Facility) de la Banque mondiale.
Source : Agence Ecofin
Commentaires récents