Burkina Faso : un permis minier aurifère renforce la collaboration avec la Russie

Jules Boa
Jules Boa avril 28, 2025
Updated 2025/04/28 at 11:35 AM

Le gouvernement burkinabè a récemment approuvé un permis d’exploitation minière pour la société russe Nordgold, en vue du développement du site aurifère de Niou, situé dans la région du Centre-Nord. Cette décision, prise lors du Conseil des ministres du 25 avril 2024, vise à renforcer les liens économiques entre le Burkina Faso et la Russie, tout en consolidant le secteur minier comme un pilier essentiel de l’économie nationale.

Un projet aux bénéfices économiques importants

S’étendant sur 52,8 km², la mine de Niou devrait produire plus de 20,2 tonnes d’or sur une période de huit ans, selon les prévisions gouvernementales. Ce projet générera des revenus significatifs pour l’État, avec une contribution directe estimée à 51 milliards de FCFA (77,8 millions d’euros) au budget national, ainsi qu’un apport supplémentaire de 7 milliards de FCFA (11,9 millions d’euros) au Fonds minier de développement local, destiné à financer des infrastructures et des initiatives socio-économiques dans les communautés environnantes.

En termes d’emploi, le gouvernement prévoit la création de 204 postes, dont 75 emplois directs et 129 indirects, offrant ainsi des opportunités professionnelles dans une région où les activités économiques restent limitées.

L’or, moteur de l’économie burkinabè

Avec une production annuelle tournant autour de 70 tonnes, l’or est devenu le principal produit d’exportation du Burkina Faso, surpassant largement le coton. Le secteur minier contribue à hauteur de 14 % aux recettes de l’État, jouant un rôle clé dans le soutien des finances publiques dans un contexte de défis sécuritaires et économiques.

Pour augmenter la valeur ajoutée de cette ressource stratégique, les autorités ont lancé, fin 2023, la construction de la première raffinerie d’or du pays. Cette infrastructure vise à réduire l’exportation de minerai brut et à encourager une transformation locale, créant ainsi davantage d’emplois et captant une plus grande part de la richesse générée.

Nordgold, un acteur clé malgré les incertitudes sécuritaires

Ce nouveau permis renforce la présence de Nordgold au Burkina Faso, où la société russe exploite déjà plusieurs sites via ses filiales Somita (Taparko) et Bissa Gold. En 2022, le groupe avait obtenu une concession sur le gisement de Yimiougou, avec une production estimée à 2,53 tonnes d’or.

Néanmoins, l’activité minière dans le nord du pays continue de faire face à des risques sécuritaires significatifs en raison de la menace jihadiste. En avril 2022, Nordgold avait suspendu ses opérations sur le site de Taparko, l’un des plus importants gisements privés du pays, pour des raisons de sécurité. Cette situation met en évidence les défis auxquels les investisseurs miniers sont confrontés dans la région, malgré les opportunités économiques du secteur.

Une coopération en plein essor entre le Burkina Faso et la Russie

L’attribution de ce permis s’inscrit dans un partenariat stratégique entre Ouagadougou et Moscou, renforcé sous la présidence d’Ibrahim Traoré. La Russie s’affirme de plus en plus comme un partenaire clé, aussi bien sur le plan économique que sécuritaire, dans une période où le Burkina Faso diversifie ses alliances internationales.

Perspectives et défis à venir

  • Optimisation de la production : Le gouvernement mise sur un accroissement de l’exploitation industrielle pour maximiser les revenus miniers.
  • Développement local : Les fonds miniers devraient permettre d’améliorer les conditions de vie dans les zones d’extraction.
  • Sécurisation des investissements : Assurer la stabilité dans les régions minières est essentiel pour attirer et maintenir les investissements étrangers.

Ce nouveau projet souligne l’importance centrale du secteur minier dans la stratégie économique du Burkina Faso, tout en mettant en lumière les défis à relever pour en garantir la pleine profitabilité.

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