Côte d’Ivoire : L’or brille de mille feux avec une production record

Jules Boa
Jules Boa juin 5, 2024
Updated 2024/06/05 at 11:56 AM

L’industrie aurifère ivoirienne connaît une croissance fulgurante, avec des prévisions de production pour 2024 atteignant 55 tonnes d’or, soit une hausse de 30% en trois ans. Cette dynamique est stimulée par l’ouverture de nouvelles mines, dont le projet Koné, un gisement à fort potentiel exploité par la société canadienne Montage Gold, et par un code minier attractif.

Le code minier ivoirien, adopté en 2014, est considéré comme l’un des plus attractifs d’Afrique. Il offre des avantages fiscaux et des garanties juridiques aux investisseurs étrangers, ce qui a contribué à attirer de nombreux acteurs internationaux dans le secteur. Selon Jean-Claude Diplo, président du Groupement des professionnels Miniers de Côte d’Ivoire, « ce code a permis de bâtir un dialogue qualitatif avec le gouvernement et d’aboutir à un environnement favorable à l’exploration et à l’exploitation minière ».

La Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel géologique important, avec environ 35% de la roche birrimienne, favorable à la minéralisation aurifère, située sur son territoire. Cela offre des perspectives de croissance prometteuses pour l’industrie aurifère dans les années à venir.

Malgré cet essor, des voix s’élèvent pour dénoncer les retombées insuffisantes de l’exploitation minière au profit des communautés locales. 

Le Docteur Michel Yoboué du Groupe de recherche et de plaidoyer sur les industries extractives en Côte d’Ivoire estime que le code minier actuel ne prévoit pas assez de mesures pour garantir la participation des populations locales aux bénéfices de l’exploitation minière. Il appelle à un renforcement des dispositions relatives à l’emploi local, au transfert de compétences et à l’accès au capital des entreprises pour les communautés.

L’orpaillage illégal représente un autre défi majeur pour l’industrie aurifère ivoirienne. Selon une étude de la fondation Swissaid, la production d’or non déclarée en Côte d’Ivoire avoisinerait les 40 tonnes par an, soit la troisième plus haute d’Afrique. Cette situation prive l’État de recettes fiscales importantes et alimente des réseaux de criminalité organisée.

Pour relever ces défis, il est crucial de renforcer le dialogue entre les acteurs du secteur minier, les communautés locales et les autorités publiques. Il est également nécessaire de mettre en place des mesures plus efficaces pour réguler l’orpaillage illégal et garantir une exploitation minière responsable et durable qui profite à tous.

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