Cela faisait plusieurs semaines que la viande de pangolin ne faisait plus recette sur les étals des marchés de Libreville… Pourtant, avant l’épidémie de coronavirus, ce mammifère s’arrachait à prix d’or, tant pour sa viande, un met très apprécié dans le pays, que pour ses écailles, utilisées en Asie par la médecine traditionnelle.

Les autorités gabonaises n’ont pas tourné autour du pot. La vente et la consommation de pangolin et de viande de chauve-souris sont désormais interdites. Le ministre gabonais de l’Eau, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, en charge du Plan Climat, des Objectifs de Développement Durable et du Plan d’Utilisation des Terres, Lee White , a rendu un arrêté le 31 mars 2020, «interdisant la chasse, la capture, la possession , commercialisation, transport et consommation de toutes les espèces de pangolins et de chauves-souris sur l’ensemble du territoire national » .

La décision du gouvernement gabonais entre en vigueur alors que le monde fait face à la pandémie de Covid-19. Certaines études scientifiques suggèrent que les pangolins et les chauves-souris peuvent être la cause de la maladie . Selon Alexandre Hassanin, professeur au Musée national d’histoire naturelle, un établissement d’enseignement supérieur et de recherche basé à Paris, en France, «le coronavirus isolé du pangolin est capable d’entrer dans les cellules humaines tandis que celui isolé de la chauve-souris ne l’est pas (… ). Le virus Sars-CoV-2 (covid-19) serait le résultat d’une recombinaison entre deux virus différents (la chauve-souris et le pangolin) » . Cette thèse a sans aucun doute conduit le gouvernement gabonais à interdire la consommation de pangolin et de viande de chauve-souris.