La Guinée a récemment pris une décision majeure pour réorganiser son secteur minier crucial. Sous l’administration militaire actuellement au pouvoir, des mesures ont abouti à l’annulation de nombreux droits d’exploration détenus par divers groupes. Cette démarche suit une première série de retraits de licences d’exploitation survenue la semaine précédente, manifestant la volonté claire de l’État de resserrer son emprise sur ses ressources naturelles.
Renforcement de la Souveraineté sur les Ressources du Pays
Dans la soirée de mercredi, un communiqué officiel diffusé sur les chaînes nationales a annoncé la révocation des permis de recherche de plusieurs entreprises minières. Au total, ce sont plus de cent titres miniers, y compris des autorisations d’extraction de matériaux de construction, qui ont été annulés et restitués au domaine de l’État.
Fana Soumah, ministre de la Communication, a exposé ces décisions gouvernementales. Lors d’une allocution télévisée, il a déclaré : « Par arrêté du ministre des Mines et de la Géologie, article premier : les droits miniers couvrant les zones de recherche et les autorisations d’exploitation listées ci-après sont annulés et réintègrent l’État… ». Une longue liste, durant environ trois quarts d’heure, énumérait les entités concernées par cette décision, parmi lesquelles on retrouve par exemple la « Société RAM-RAS » pour l’or et « Engineering SAL » pour la bauxite.
Vision Stratégique et Assainissement du Secteur Minier en Guinée
Cette initiative fait partie de la vision du général Mamady Doumbouya, à la tête du pays depuis le renversement d’il y a deux ans. L’objectif affiché est de stimuler l’exploitation des importantes réserves d’or, de fer, de diamant et de bauxite cachées dans le sous-sol guinéen. Le gouvernement actuel souhaite ainsi garantir que l’exploitation de ces ressources naturelles contribue significativement au progrès national.
Cette série de révocations de permis en Guinée est vue par certains experts comme une étape essentielle. L’organisation non gouvernementale Actions Mines Guinée, qui œuvre pour une gestion plus transparente des ressources nationales, a qualifié cet effort d’« assainissement du registre minier », selon l’AFP. Une telle clarification administrative est perçue comme un préalable indispensable pour attirer, à terme, des investisseurs plus fiables et solides. L’objectif est d’encourager l’arrivée de sociétés capables financièrement et technologiquement pour une exploitation responsable des gisements.
Tirer Profit des Ressources Minières pour le Bien de la Population
Au-delà du simple aspect réglementaire, cette réorientation du secteur minier guinéen revêt aussi une importance stratégique pour la junte. Elle cherche à montrer une rupture avec les anciennes pratiques, où les vastes richesses souterraines n’ont qu’exceptionnellement profité à la population guinéenne. Ce paradoxe provient principalement de la corruption qui a longtemps parasité le secteur, freinant une répartition équitable des revenus de l’exploitation minière.
En affirmant son autorité et en introduisant des règles plus rigoureuses, le gouvernement de transition vise à envoyer un message clair, tant aux acteurs économiques qu’aux citoyens, sur sa volonté de réformer le secteur. L’enjeu est crucial : transformer le potentiel minier en un véritable moteur de croissance socio-économique durable pour la Guinée.