Bonjour Monsieur Losseni Togossy Diarrassouba , Diplômé en droit et en développement durable, vous êtes chercheur associé à l’Institut Québécois des Affaires Internationales en gouvernance des ressources naturelles et de l’énergie en Afrique. Vous êtes par ailleurs, le fondateur de CPD Afrique, un blog essentiellement dédié à la promotion de la consommation et la production durable en Afrique. Vous êtes désormais Auteur du livre intitulé : les aspects juridiques de la transition énergétique.
- Qu’est-ce qui a suscité la rédaction de ce livre ?
Je suis seulement guidé par le souci de contribution à la promotion de l’efficacité énergétique et la transition vers les énergies renouvelables. Cette contribution se propose à juste titre de :
– mettre en exergue les outils de compréhension et de maîtrise des mutations en cours vers les énergies renouvelables ;
-aider les lecteurs à faire le lien entre la transition énergétique, le rôle de l’énergie dans l’économie, le financement de la transition et le développement durable ;
-fournir au public, les éléments de compréhension de l’apport des normes juridiques et règlementaires dans la transition énergétique.
- Qu’est-ce que la transition énergétique ?
La transition énergétique désigne l’ensemble des changements entrepris pour réduire l’impact environnemental de la production, de la distribution et de la consommation d’énergie (électricité, pétrole, gaz…). Ces changements répondent en majorité aux engagements mondiaux pris dans le cadre des agendas 2030 ou 2063 en vue de répondre aux problèmes d’ordres écologiques, climatiques, de santé publique, du coût de l’énergie et de la croissance économique.
De manière spécifique, on peut à la limite affirmer que la transition énergétique poursuit trois objectifs essentiels : le développement des énergies renouvelables ; la réduction de la consommation d’énergie de la planète, un gage d’efficacité énergétique ; la réduction des gaz à effet de serre.
- Quel est l’état des lieux de l’énergie en Afrique ?
Il existe des disparités en termes de potentiel énergétique en Afrique. Le continent Africain est riche en ressources naturelles, et tout particulièrement en pétrole, gaz et charbon. Il produirait environ 12,4 % du pétrole, 7 % du gaz, 4,3 % du charbon de la planète mais ne représenterait que 3,4 % du pétrole, 3,1 % du gaz, 0,5 % du charbon consommés mondialement. En comparaison à son poids démographique, l’Afrique consomme peu d’énergie. En Afrique subsaharienne, la consommation par habitant et par an (à l’exception de l’Afrique du Sud) est de l’ordre de 100 kilos d’équivalent en pétrole contre 8000 aux États-Unis et 4000 dans les pays OCDE. Plus de 60 % de la population africaine n’a pas accès à l’énergie commerciale et doit se contenter de bois de feu. Comme vous pouvez le deviner, c’est un tableau bien peu reluisant.
- Quels sont selon vous les causes du déficit énergétique sur le continent ?
On pourrait imputer le déficit énergétique sur continent Africain à plusieurs facteurs notamment : le manque de volonté politique des Etats, l’absence de soutien des banques de développement, le faible intérêt des investisseurs étrangers ; certains diront l’argent, d’autres les projets bancables, ou encore les ressources humaines etc ; autant de facteurs qui peuvent convenir aux réalités de certains pays. Mais, il nous semble bien que chaque fois que des Etats se sont retrouvés autour des questions en commun, pour dialoguer et collaborer, ils sont parvenus à quelque chose de concret.
Par SORO COULIBALY
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