Étant l’un des services publics les plus énergivores, en particulier dans les villes et les grands axes routiers, l’éclairage public demeure un secteur principalement ciblé par les politiques d’efficacité énergétique. Ce secteur d’éclairage artificiel, qui consomme annuellement plus d’un cinquième de l’électricité mondiale, reste un prérequis nécessaire de la vie moderne qui se concentre à 55% actuellement dans des zones urbaines, un taux qui tendrait vers 70% en 2050 pour des raisons socio-économiques. La modernisation de l’éclairage public devient ainsi un levier du développement durable.
Le Maroc, en plein essor économique et industriel, faisant face aux défis sociétaux, tout en respectant ses engagements de développement durable, vise à atteindre des objectifs ambitieux d’indépendance énergétique non polluante. C’est dans cette optique qu’une stratégie d’efficacité énergétique a été adoptée comprenant parmi ses axes principaux des services d’éclairage public efficient. Ce dernier constitue une préoccupation dans tout le continent africain vu qu’il représente un prérequis essentiel pour la qualité de vie des citoyens, leur sécurité, ainsi que pour l’économie. Par conséquent, un éclairage public durable devient un enjeu stratégique pour toute l’Afrique.
Au Maroc, des modèles innovateurs pour un éclairage public durable
Depuis le lancement de la stratégie énergétique nationale par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2009, l’efficacité énergétique est désormais l’un des principaux piliers d’une politique d’indépendance et de durabilité énergétique du royaume. Elle est considérée la quatrième source d’énergie après les énergies fossiles, renouvelables et nucléaire. C’est ainsi qu’une vision d’atteindre 12% d’économie d’énergie en 2030 a été revue à la hausse vers 20% afin de répondre aux besoins en consommation énergétique liée à la démographie, l’urbanisation et surtout à l’accélération du développement industriel et économique au Maroc.
Afin d’y parvenir, les instances gouvernementales et législatives ont mis en place un cadre législatif, réglementaire et institutionnel, en l’occurrence la loi 47-09 relative à l’efficacité énergétique et la modification des prérogatives de l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE), qui est devenu l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) par la loi 39-16 ainsi que la création de la société d’investissement énergétique (SIE) en train de se transformer en Super ESCO.
Afin de concrétiser ses objectifs, une panoplie de projets a été entamée, par les différents acteurs nationaux et locaux, visant des services publics urbains et communaux. L’éclairage public est au cœur des projets d’efficacité énergétique vu les coûts élevés de sa mise en place et sa modernisation au niveau des communes. Pour surmonter ce défi, une commission nationale chargée de l’efficacité énergétique dans l’éclairage public vient d’être créée, sous la tutelle du ministère de l’énergie, des mines et de l’environnement, afin de rassembler les différentes parties prenantes impliquées (ministères, entreprises publiques, communes, clusters, etc.) dans le but de préparer une nouvelle stratégie axée sur quatre piliers majeurs : le renforcement de capacités, la normalisation et l’accompagnement technique de communes, le renforcement de la réglementation ainsi que les mécanismes de financement.
EcoActu
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