La société minière australienne Resolute Mining a cédé aux demandes des autorités maliennes. Pour obtenir la libération de son PDG, Terence Holohan, ainsi que de deux autres cadres du groupe détenus pendant dix jours à Bamako, la société a passé un accord en contrepartie du versement de 160 millions de dollars, soit environ 99,6 milliards de FCFA, dernier épisode d’un bras de fer qui avait commencé à l’origine avec un différend fiscal.
Cet accord est intervenu dans un contexte de refonte du code minier malien adopté l’an dernier par la junte militaire. Ce nouveau cadre juridique, était censé assurer une meilleure part à l’État dans les revenus de l’exploitation des ressources naturelles par des multinationales qui dominent le secteur. Les autorités maliennes souhaitant ainsi une approche plus équitable des ressources minières du pays.
Le cas de Resolute Mining est aussi une expression parmi beaucoup d’autres des difficultés croissantes entre l’État malien et les entreprises minières étrangères. Ces dernières années, plusieurs multinationales ont été affectées par davantage de demande de révisions de leur contrat et d’imposition fiscale à la hausse de la part de l’État malien qui justifie cela par son souhait de mieux assurer la santé de ses finances publiques, tout en réduisant la dépendance à l’aide extérieure.
Il existe différentes conséquences à cette affaire, car elle représente non seulement une victoire pour le gouvernement malien de faire céder une multinationale et d’obtenir des ressources supplémentaires. Surtout cela pourrait amener d’autres compagnies minières exerçant leur activité au Mali à se pencher sur leurs contrats et leurs relations avec l’État, mais cela pourrait aussi renforcer la position de négociation du Mali vis-à-vis des investisseurs étrangers.
Cependant, cette affaire pose tout de même question. Car la détention de patrons d’entreprises étrangères ce n’est pas anodin, cela renvoie une image déplorable du pays qui pourrait à terme freiner le développement des investissements. D’où la nécessité pour les autorités maliennes d’associer la défense de leurs intérêts à la préservation d’un climat des affaires propice.