L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis accélèrent leurs investissements dans les mines en Afrique, cherchant à s’assurer un approvisionnement en métaux essentiels comme le cuivre, le lithium et le cobalt. Ces ressources sont cruciales pour leur transition économique à l’ère post-pétrole.
Forte augmentation des investissements en 2025
Ces derniers mois, les pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, ont considérablement renforcé leur présence dans le secteur minier africain. Ils ciblent des minéraux stratégiques comme le cuivre, le lithium et le cobalt, essentiels pour leur transformation économique.
Les données les plus récentes de la plateforme « Critical Minerals: Pivotal Outlook » indiquent que les pays du Golfe ont injecté 2,2 milliards de dollars dans des projets liés aux minerais critiques en Afrique au cours du premier semestre 2025. Cela les place au troisième rang des principaux investisseurs, derrière la Chine et les pays occidentaux.
L’intérêt de Riyad et d’Abu Dhabi est tel que leur part dans les projets africains de minerais critiques pourrait bientôt dépasser 25 %, alors qu’ils n’avaient que quelques participations en 2024.
Les entreprises du Golfe passent à l’action
Le géant saoudien Ma’aden prévoit d’investir 15 milliards de dollars en Afrique dans les années à venir, via sa filiale Manara Minerals. L’entreprise a déjà signé un accord important avec la Zambie, marquant une étape clé dans sa stratégie minière.
Du côté des Émirats, International Resources Holding (IRH) a acquis la mine de Mopani en Zambie pour 1,1 milliard de dollars, avec l’objectif de produire 150 000 tonnes de cuivre par an. De plus, IRH serait en pourparlers avancés pour acquérir jusqu’à 49 % de la société Chemaf, qui exploite les mines d’Étoile et de Mutoshi en République démocratique du Congo.
Une stratégie qui va au-delà du cuivre
Toujours au cours du premier semestre 2025, IRH a également manifesté son intérêt pour le gisement de Musonoï East en RDC. En juin, la société émiratie a franchi une nouvelle étape en projetant d’acquérir 56 % d’Alphamin Resources, qui exploite la mine d’étain de Bisie, pour environ 370 millions de dollars. Bien que l’étain ne soit pas considéré comme un minerai critique, cette acquisition montre une volonté d’élargir le portefeuille minier des Émirats.
L’objectif : assurer l’approvisionnement des futures usines de batteries
Selon un expert d’EY, cette stratégie vise à garantir l’approvisionnement en cuivre, cobalt et lithium, des matériaux essentiels pour la fabrication des batteries. Ces ressources seront nécessaires pour alimenter les usines de batteries qui seront construites à Abu Dhabi et Riyad, dans le cadre des stratégies économiques post-pétrole.
Bien que les participations du Golfe soient souvent minoritaires, elles offrent un avantage important sur les droits d’achat des matières premières, sans nécessiter une gestion directe des opérations.