L’économie sénégalaise a passé un cap significatif au premier trimestre 2025, affichant une croissance annuelle réelle de 12,1 % d’après les dernières informations officielles. Ce résultat remarquable est principalement attribué au démarrage de l’exploitation des puits de pétrole et de gaz, qui modifient désormais la structure économique du pays.
Un secteur industriel en plein essor
La dynamique économique est en grande partie stimulée par le secteur industriel, qui a progressé de 37,0 %, soutenu par une forte activité d’extraction. Les secteurs primaire (+6,8 %) et tertiaire (+4,3 %) montrent également une avancée notable, tout comme les impôts nets sur les produits (+5,2 %). Notamment, même sans l’impact des hydrocarbures, la croissance reste positive à +3,1 %, indiquant une économie fondamentalement vigoureuse.
Une demande intérieure et extérieure vigoureuse
En ce qui concerne la demande, les exportations de biens et services ont explosé de 81,3 %, portées par la vente d’hydrocarbures sur le marché international. L’investissement (formation brute de capital fixe) a progressé de 8,0 %, et la consommation finale a augmenté de 3,4 %. Les importations ont également progressé de 6,6 %, montrant une demande interne en pleine expansion.
Un léger recul à court terme, hors hydrocarbures
Malgré ces performances annuelles remarquables, l’économie sénégalaise a connu une baisse de 1,2 % par rapport au trimestre précédent, après ajustement pour les variations saisonnières. Ce repli conjoncturel s’explique par le déclin du secteur primaire (-4,1 %), du secteur secondaire (-2,8 %) hors pétrole/gaz, et des impôts nets (-2,3 %). Le secteur tertiaire, en revanche, a légèrement progressé de 0,8 %.
Du côté de la demande, les exportations ont diminué de 8,3 %, les importations de 3,2 %, et l’investissement de 6,5 %. Seule la consommation finale a résisté, avec une augmentation de 4,6 %, jouant un rôle tampon face au ralentissement global.
Une économie sénégalaise en pleine transformation
D’après les experts de Sika Finance, ces évolutions illustrent un bouleversement profond du modèle économique du Sénégal, désormais dépendant de la nouvelle manne énergétique. Bien que le pétrole et le gaz apportent une croissance rapide, ils nécessitent une attention particulière à la résilience des secteurs traditionnels, plus vulnérables aux fluctuations.
En termes nominaux, le PIB du Sénégal s’élève à 4 806 milliards FCFA au 1er trimestre 2025, un record pour cette période.
Le Sénégal entre dans une nouvelle phase économique avec l’exploitation de ses ressources naturelles. Si les chiffres de croissance sont impressionnants, ils mettent également en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre modernisation énergétique et stabilité des secteurs traditionnels. Le pays devra conjuguer vigilance macroéconomique et diversification durable pour tirer parti de ce nouvel élan.
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