La société gabonaise Komo Ressources Group (Koreg) consolide sa présence dans l’industrie des hydrocarbures en obtenant deux nouveaux blocs pétroliers. Cette expansion intervient quelques semaines après l’acquisition de son premier permis d’exploitation pour le champ marginal « Autour n°G5-142 », situé dans la province de l’Ogooué-Maritime, une région réputée pour son potentiel pétrolier.
En signant deux contrats d’exploration et de partage de production (CEPP) avec l’État gabonais, Koreg devient la première entreprise locale à posséder trois blocs pétroliers, une avancée notable dans un secteur historiquement dominé par des multinationales étrangères. Ces nouveaux blocs, EF-7 et Pomok, situés à proximité du champ Autour n°G5-142, ont été attribués en fin de semaine dernière lors d’une cérémonie officielle en présence du ministre du Pétrole et des Hydrocarbures, Marcel Abeke.
Cette expansion survient alors que le Gabon fait face à une baisse significative de sa production pétrolière. Les prévisions pour 2025 annoncent une diminution de 2,1 %, portant la production à 11,125 millions de tonnes métriques, contre 11,640 millions en 2024. Ce déclin est attribué à l’épuisement des gisements matures, à la diminution des investissements et aux pressions internationales en faveur de la transition énergétique. Pour inverser cette tendance, le gouvernement a relancé l’attribution de contrats d’exploration, suspendue depuis 2020, et mis en place des incitations pour attirer les investisseurs, en particulier les entreprises nationales.
Bien que les montants des investissements n’aient pas été divulgués, Koreg prévoit de mener des études géologiques approfondies, incluant des analyses sismiques, pour évaluer le potentiel de ses nouveaux blocs. Dans cette optique, l’entreprise a signé un partenariat stratégique en juillet dernier avec la société chinoise HBP, spécialisée dans les services d’ingénierie et de sous-traitance dans le domaine pétrolier et gazier.
Pour les autorités gabonaises, cette acquisition représente une opportunité de dynamiser le secteur et de valoriser le potentiel pétrolier du pays. En septembre dernier, lors de la signature d’un contrat d’exploitation avec l’opérateur français Maurel & Prom (M&P), le ministre Marcel Abeke avait rappelé que seuls 17 des 96 blocs disponibles sont actuellement exploités. Parmi eux, 7 se trouvent en mer et 12 sur le continent, malgré un appel d’offres pour 35 blocs en eaux profondes et très profondes.
Le gouvernement s’appuie sur la réforme du code pétrolier, instaurée par la loi 002/2019 du 16 juillet 2019, pour attirer de nouveaux investisseurs et relancer le secteur. Toutefois, les retombées concrètes de cette réforme tardent à se matérialiser. L’initiative de Koreg s’inscrit ainsi dans la stratégie des autorités visant à stimuler la participation des entreprises nationales et à garantir une exploitation plus équilibrée des ressources pétrolières du pays.