Woodside Energy poursuit le Sénégal en arbitrage international pour litige fiscal

Jules Boa
Jules Boa juin 5, 2025
Updated 2025/06/05 at 12:21 PM

Un nouveau chapitre s’ouvre dans les relations déjà compliquées entre Woodside Energy et les autorités sénégalaises. Le géant australien de l’énergie a officiellement lancé une procédure d’arbitrage international contre l’État du Sénégal. Cette action a été initiée devant la Cour d’arbitrage internationale de la Chambre de commerce internationale (CCI) à Paris. L’annonce, relayée par l’agence Reuters ce lundi, souligne une intensification notable d’un différend latent entre Dakar et l’un de ses principaux partenaires dans le secteur pétrolier.

Cette initiative montre que la discussion directe ou les recours internes n’ont pas suffi à résoudre le différend, incitant l’entreprise à chercher une solution auprès d’une juridiction supranationale. Bien que Reuters n’ait pas détaillé les raisons exactes de cette démarche, il semble qu’elle soit en lien avec un conflit fiscal qui dure depuis plusieurs mois. Les informations disponibles indiquent une forte divergence sur des questions liées à l’imposition.

En effet, en début 2024, le service des impôts sénégalais avait exigé de l’entreprise une régularisation de près de 41 milliards de francs CFA (environ 62,5 millions d’euros). Ce montant concernait principalement la fiscalité sur les dividendes et les contrats de sous-traitance liés au projet Sangomar, un important gisement pétrolier offshore.

Face à cette demande, Woodside avait fermement rejeté toute irrégularité. La société avait alors porté l’affaire devant le tribunal de grande instance de Dakar en août de l’année précédente. Dans sa défense, la compagnie australienne soutenait avoir pleinement respecté les clauses contractuelles et la législation fiscale sénégalaise, contestant ainsi toute défaillance. L’échec de cette tentative de règlement local semble avoir précipité la décision d’amener l’affaire à l’échelle internationale.

La mise à l’échelle internationale de ce différend par Woodside, qui détient une majorité de 82 % dans le projet Sangomar, intervient dans un contexte politique et économique particulièrement chargé au Sénégal. Ce projet est l’une des initiatives les plus prometteuses pour l’avenir énergétique et économique du pays.

Cette démarche de Woodside coïncide avec l’accession au pouvoir d’une récente administration sénégalaise. Le président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, a clairement mis l’accent sur la souveraineté économique et une gestion transparente des ressources naturelles dans son programme. Son Premier ministre, Ousmane Sonko, a soutenu cette vision, évoquant publiquement la nécessité d’un audit des contrats miniers et pétroliers signés par les gouvernements précédents. Ce dernier a même suggéré que les premières évaluations de ces contrats étaient « édifiantes »,

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